Abstract:
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Comment expliquer, et donc comprendre, un fait en apparence banal : la disparition d'une femme, sans remonter dans le passé, revenir sur des événements emblématiques, rappeler l'histoire, le contexte, démêler les fils enchevêtrés de ses propres liens avec un monde, qui se nomme ici : l'Algérie ?
Pour Maroued, l'amant de Yasmina qui a disparu, cette remontée dans le temps ne peut se faire que par bouffées successives qui s'engrangent, chacune, à partir de la scène cruciale, d'autant plus cruciale qu'elle l'a amené au bord de la folie, où, sur un pont de la ville de Constantine, avec ses amis Larbi et Nabile, se matérialisèrent, soudain, l'impasse et l'abîme auxquels il était promis. Le roman - et c'est, là, un de ses intérêts - est construit à partir de l'image de cette scène, si chargée de sens multiples, devenue si obsessionnelle pou rle personnage central, Maroued, qu'elle nous est livrée, d'abord, comme une énigme indéchiffrable. Racontée d'une manière lancinante au fil du livre, elle s'éclaire, à mesure, des différents éléments de la tragédie qui la constitue. Plus qu'un premier roman, il s'agit ici du livre d'un écrivain vrai qui nous restitue, à travers tous les registres de la langue, la folie de l'homme dans un monde à la foi sproche et très lointain.
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